Considérant que… et que… et vu…

Regardons d’un peu plus près cette fermeture pour « mise en sécurité ».
Que disent les articles L2212-2 L2212-8 L2213-9 R2223-8,4 du Code Général des Collectivités Territoriales ? La curiosité est un vilain défaut mais il y a des curieux qui sont allé fouiner dans ledit code.
Et voici, entre autres :
- L’article L2212-2 concerne « la démolition ou la réparation des édifices et monuments funéraires menaçant ruine ».
Donc, hors sujet !
- Pour l’article L2212-8, L : Legifrance.gouv.fr écrit « abrogé ».
Donc, hors sujet !
- L’article L2213-9 concerne « transport des personnes décédées, le maintien de l’ordre et de la décence dans les cimetières… ».
Donc, hors sujet !
- L’article Article R2223-8 mérite d’être intégralement cité : « Aucune inscription ne peut être placée sur les pierres tumulaires ou monuments funéraires sans avoir été préalablement soumise à l’approbation du maire ».
Donc, hors sujet !
Considérant que
« le Maire est détenteur de la police du cimetière et des funérailles » ;
Considérant la nécessité de réaliser des travaux dans l’église »… ARRÊTE…
Même sans être allé au catéchisme, on connaît la signification de ces mots :
église, cimetière, funérailles.
On constate que cet arrêté municipal les utilise hors sujet, alors que le maire peut prendre un arrêté de fermeture de l’église. Il suffit de considérer…
Les bons sujets !
Et les lois de 1905 et 1907 qui régissent les relations entre « le maire et le curé » ?
Bon à savoir, pour le culte catholique :
Si la loi désigne la mairie comme « propriétaire » de l’édifice cultuel, le curé en est désigné comme « affectataire »
(et non pas locataire !)
Le point de vue des « amis de l’église » : Il n’est pas nécessaire d’être « un grand prêtre de la loi » pour en connaître le béaba !
Côté maires, les ministres et les préfets mettent à leur disposition aide et documentation pour prévenir les « bavures ».
De plus, le maire peut se tourner vers l’AMF (Association des maires de France et des présidents d’intercommunalité) et parcourir La Gazette des Communes qui publie souvent des articles sur ce sujet d’actualité : “petites églises rurales” mais aussi, il doit…
Consulter le curé puisqu’il s’agit ici du culte catholique, qui à son tour consultera sa hiérarchie (l’évêque et ses conseils, dont la CDAS) ;
Sans oublier les petites mains qui font vivre l’Église locale : conseil paroissial, toute personne qui assure un rôle local (ouverture et fermeture des portes, sonnerie de cloches, préparation des offices, fleurissement, surveillance du mobilier…).
De telles précautions évitent de faire de chaque village un « Clochemerle » !
Manifestement, pour ouvrir l’église il s’agira de veiller à l’articulation d’au moins 3 partenaires :
Le maire, le curé (actuellement représenté aussi par la CDAS — Commission Diocésaine d’Art Sacré) et les organismes de protection du patrimoine bâti : DRAC (Direction régionale des affaires culturelles), Ministère de la Culture, qui « communique » sur une collecte nationale pour le patrimoine religieux, CAUE (Conseil Architecture Urbanisme Environnement).
Bon courage !
2 réponses à “Acte 02 : Mais pourquoi fermée ? Un arrêté municipal étrange…”
Lors de mon premier séjour au village, il y a un peu plus de 20 ans, l’église était ouverte quand je suis passé tout près. Son aspect extérieur était rigoureusement identique à ce que nous observons aujourd’hui. C’était une fin d’après-midi de semaine et les cloches ont sonné : il y avait une messe avec quelques pratiquants. J’ai pu me recueillir un moment dans cette église d’une propreté impeccable. Revenue plusieurs fois pour la messe du dimanche au cours de ces nombreuses années, je n’ai jamais eu peur que la voûte m’écrase ! Après cette longue période de fermeture, rien n’a changé… à l’extérieur. Alors oui : pourquoi fermée ? Peut-être aurai-je la réponse avec ce site.
Une équipe paroissiale existait depuis de nombreuses années. S’agissant, à première vue, d’un “désordre” situé à l’intérieur de l’église, Monsieur le Maire qui a été informé en toute priorité, pouvait bien réunir ces personnes avec le curé ou une autre personne désignée par l’évêque. Et pourquoi pas, quelques compétences locales en matière de bâtiment. Une observation de plus près à l’aide d’un échafaudage (facile à trouver parmi les fidèles !) aurait permis d’établir un diagnostic plus sûr au lieu de se précipiter pour suivre des intuitions que les “experts” ont pressenties comme erronées.